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Devenir Coach

A constater la grande variété des métiers d’origine de ceux qui sont devenus des coachs au cours de leur carrière, nous pouvons tout de suite imaginer que les motivations pour choisir cette profession sont multiples et variées. Il peut cependant en exister de bonnes et de moins bonnes. Avant de proposer nos réflexions sur comment devenir coach, nous vous proposons un petit inventaire de motivations qui peuvent provoquer la décision d’apprendre ce métier ou pour des managers, de se former aux compétences qui en font sa spécificité.


Le développement de compétences :

Pour ceux qui ne veulent pas devenir coachs, pour les leaders, entrepreneurs, managers, vendeurs, recruteurs, conseils, formateurs, etc. il est évident que les compétences de coachs permettent de développer ses compétences de communication. Dans tous les métiers qui reposent sur de bonnes capacités d’écoute, de dialogue, de collaboration et d’accompagnement d’autres professionnels, les compétences de coachs permettent de développer son professionnalisme de façon relativement conséquente.

La posture originale et les outils très performants du métier de coach permettent un changement de perspective très important pour tous les professionnels dont le coeur de métier est centré sur les relations. Cela est d’autant plus vrai aujourd’hui, dans le cadre d’une évolution sociétale vers de moins en moins de pouvoir hiérarchique, vers de plus en plus de contextes collaboratifs, de travail en réseau et par projets, d’entreprises dites libérées, etc. Par conséquent, le choix de se former à une attitude ou posture et des compétences de coach permet de booster n’importe quelle carrière, sans avoir à changer de métier.


La richesse :

Certains candidats au coaching se disent que c’est un métier où l’on peut très bien gagner sa vie, voire devenir riche. Cela peut s’avérer une illusion. Comme dans tous les métiers d’artistes, cela est peut-être vrai pour les quelques meilleurs professionnels dans un pays ou reconnus au niveau international. Comme dans les milieux de peintres ou musiciens par exemple, pour chaque violoniste qui gagne très bien sa vie, il faut compter au moins une centaine d’autres qui galèrent. Et sans exception, la galère peut concerner tous ceux qui débutent.

Par conséquent, lorsque le mirage de résultats financiers à la fois conséquents et immédiats est la motivation principale pour devenir coach, nous constatons souvent que les candidats courent à la désillusion et risquent l’abandon de ce choix à moins de deux ans.

Comme lorsque l’on se lance dans son premier emploi, l’apprentissage qualitatif d’un nouveau métier prend quelques années et nécessite un investissement personnel important. Si l’on persévère dans l’effort soutenu, et si l’on considère chaque erreur et chaque difficulté comme un apprentissage, la réussite peut être à la clé. Pour gagner beaucoup d’argent, il vaut mieux devenir entrepreneur, et se choisir un très bon coach.


La rupture :

Beaucoup de nouveaux candidats au métier de coach y viennent par volonté de changement professionnel voire de transformation personnelle. Si cette motivation n’est pas l’expression d’une fuite d’une expérience précédente et inconfortable mais plutôt une aspiration vers un avenir différent et enrichissant, elle peut être un excellent moteur. Cela d’autant plus que les coachs accompagnent souvent des client qui sont eux aussi en mutation ou en transformation personnelle et professionnelle.

Il est toutefois à surveiller la tendance de certains candidats à vouloir faire table rase de leur passé, en oubliant de se servir de leur héritage personnel et professionnel pour amorcer leur nouvelle activité de coach. A trop vouloir couper les ponts avec leurs origines professionnelles, certains candidats se coupent de la base de tout leur potentiel, ce qui ne facilite pas leur transition. Un héritage n’est jamais ni bon ni mauvais en soi. Il faut simplement apprendre à le transformer.


Le Tourisme Intellectuel :

De nombreuses personnes se présente à des formations au coaching pour ajouter une corde à leur arc. Elles perçoivent le coaching comme une technique de plus, une approche complémentaire, des outils intéressants, mais pas comme une vraie profession. Les résultats de leur parcours de formation seront à la hauteur de cette forme d’engagement qui peut rester relativement superficiel. Cela dit, comme nous l’avons mentionné plus haut, les compétences de coachs peuvent être intégrées à la pratique de tout métier de communication.

Le coaching est toutefois, soulignons le, une profession. Un professionnel dans n’importe quel métier gagne au minimum la moitié de ses revenus d’une pratique du métier, et s’affiche comme professionnel dans ce domaine. Il n’y a pas de mal à utiliser des outils de coaching dans un autre métier, mais ce n’est pas sans un engagement réel que l’on devient un excellent coach.


L’envie d’Indépendance :

En apparence, le métier de coach permet de se mettre à son compte, de travailler en réseau, de développer son autonomie, d’être indépendant. D’autres professions libérales et métiers de consultants ou de formateurs indépendants ont offert les mêmes possibilités par le passé. Cependant, il faut là aussi se méfier des illusions. Une grande majorité de consultants, formateurs et coachs travaillent en sous-traitance pour quelques cabinets qui retiennent un bon pourcentage financier et affectif au passage. Certains faux indépendants travaillent même en grande majorité pour un seul cabinet ou une seule entreprise cliente, ce qui équivaut à un lien de subordination et de dépendance presque identique à celui d’un salarié.

Pour être réellement indépendant dans n’importe quel domaine, il faut savoir non seulement apporter une réelle valeur ajoutée à ses clients, mais il faut aussi savoir :

    ★  Faire son commercial,
    ★  Faire son marketing,
    ★  Suivre sa comptabilité, son administratif,
    ★  Continuer à se former,
    ★  S’inscrire dans une mouvance professionnelle collective,
    ★  Etc.

Etre indépendant, c’est devenir chef de sa propre entreprise en développant des compétences dans de nombreux domaines annexes, et souvent en gérant beaucoup de solitude et de stress. C’est être un entrepreneur individuel.

Pour aller au bout d’une logique d’indépendant, il faut apprendre à s’encadrer et être prêt à investir de nombreuses années, sans confondre indépendance et solitude. Pour beaucoup, c’est finalement bien plus confortable au niveau affectif et financier, d’être coach « en réseau » subordonné au bon vouloir d’un ou deux cabinets ou mieux, d’être coach interne, salarié d’une entreprise bien choisie. Cela assure une sécurité et peut permettre de mieux se concentrer sur le développement de ses compétences et de la pratique du métier. Pour beaucoup, ce lien de subordination est une étape de développement initial, utile juste le temps de développer un réseau plus large de clients.


La Vocation :

Certains candidats au métier de coach y viennent de façon naturelle, en suivant une forme de parcours ou de destin personnel. Leur métier précédent, ingénieur, avocat, manager, commercial, comptable, etc. les a peu à peu amenés à accompagner des clients dans le déploiement de leurs propres réussites et performances. Le métier de coach est pour ces candidats une extension plus ciblée d’une approche intuitive de leur métier historique, et qui correspond à leur nature plus profonde. Lorsque ces candidats sont déjà installés en tant que conseils ou consultants indépendants dans le cadre de leur trajectoire historique, leur transition peut être d’autant plus douce et progressive.


Le Transfert Idéaliste:

Certaines personnes viennent au métier de coach suite à une rencontre avec des mentors ou coachs qu’ils ont pris pour modèle un peu idéalisé. Ces derniers les ont bien accompagnés et fortement marqués lors de transitions personnelles ou professionnelles importantes. Le modèle de leur ancien accompagnateur les aspirent vers le métier, afin qu’ils puissent offrir à leur tour et à d’autres la même possibilité de croissance ou de transformation.

Ainsi, nous pouvons citer le cas d’une aide soignante coachée avec succès lors de sa trentaine peut plus tard décider de se former au coaching pour accompagner une clientèle potentielle au sein de l’environnement hospitalier qui lui est familier et au sein duquel elle comprend bien les enjeux.


La Stratégie de Marketing :

De nombreux professionnels des métiers de la relation tels des consultants ou animateurs de formation et de cohésions d’équipe, des psychologues, des thérapeutes, des spécialistes d’Analyse Transactionnelle, de PNL, de Process Communication, etc. se disent qu’en devenant coachs, ils pourraient profiter de la mode actuelle pour cette approche. Cela leur permettra d’élargir leur portefeuille de clients et de mieux se positionner sur le marché des entreprises.

Bien entendu, si ces spécialistes se forment vraiment au métier de coach qui est souvent très complémentaire à d’autres approches, cette démarche est louable. Si toutefois, leur approche ne consiste qu’à s’afficher avec une nouvelle étiquette sans comprendre que le métier de coach est fondamentalement différent de toutes les autres approches et techniques sur le marché, cela ne peut qu’ajouter à la confusion ambiante sur la spécificité du métier de coach. Cette confusion est particulièrement répandue en France où de nombreuses personnes formées à des approches foncièrement psychologiques se disent coachs, alors même que le métier est très clairement défini comme ni une approche de conseil ni une approche psy.


La Stratégie de Monopole :

En allant plus loin dans ce sens, dans certains pays d’Europe, les associations nationales de psychologues n’ont rien trouvé de mieux que d’essayer de manoeuvrer pour se saisir du coaching. Elles ont tenté de faire passer des lois qui obligeraient les coachs à avoir une formation de psychologue avant de pouvoir exercer le métier. Ces velléités monopolistiques ne peuvent pas tenir la route dans la mesure où elles vont à l’encontre du développement d’une profession indépendante déjà installée mondialement, à l’encontre de nombreuses lois Européennes, et à l’encontre d’une approche totalement nouvelle, à laquelle trop peu de psychologues ont vraiment pris le temps de se former.

On peut toutefois comprendre leur stratégie. Les professionnels d’approches thérapeutiques s’offrirait enfin et à peu de frais une entrée royale dans le monde des entreprises, sans avoir à réellement changer leur cadre de référence et attitude, ni apprendre de nouvelles approches.